Informations du cours

Ce cours du 1^er semestre s’articule logiquement avec le cours du 2^ème semestre intitulé « État Social et Régulation Macroéconomique » (ESRM)[1] : à eux deux, ils visent à donner aux étudiants de solides repères et grilles d’analyse concernant l'histoire des politiques sociales en France.

-        Seront évoquées notamment : l’histoire de leur apparition, mais également celle des formes qu’elles ont pu prendre, des pratiques qu’elles ont pu générer au fil du temps, de leur articulation plus ou moins aisée avec les modes de régulation économiques en vigueur, et enfin celle des idées et des doctrines qui les ont plus ou moins inspirées (ou auxquelles elles se sont parfois opposées).

-        L’idée générale est de retracer les principales étapes de cette histoire essentiellement en France et sur une période très longue (de la fin du moyen-âge à la période contemporaine, avec des incursions ponctuelles sur les périodes antiques et médiévales) pour mieux comprendre les particularités des formes contemporaines de l’État Social et les héritages multiples (et parfois contradictoires) dans lesquels il s’inscrit.

Plus précisément, les deux cours HDPS et ESRM s’articuleront de la manière suivante sur l’année de M1 :

 

-       Au semestre 1 (HDPS), on réalisera un premier repérage des grandes périodes de cette histoire, mais on présentera surtout quelques grilles de lecture théoriques essentielles pour comprendre en quoi le “social“ est consubstantiel aux sociétés contemporaines — mais également ce qui en fait la substance. C’est ainsi que :

§  Hannah Arendt (Chapitre 1) nous fournira les clés conceptuelles susceptibles d’identifier ce qu’est le “social“ et en quoi il est incontournable dans les sociétés modernes — en prenant pour point de comparaison les sociétés de l’antiquité grecque que l’on peut qualifier de “société sans social“.

§  Jacques Donzelot (Chapitre 2) nous aidera alors à comprendre la façon dont une question sociale s’est forgée pour la première fois de notre histoire au XIXe siècle, à quel point elle est devenue centrale dans la vie politique nationale à partir de cette époque ainsi que les difficultés qu’il a fallu surmonter pour parvenir à apporter une réponse politique à cette question sociale — une politique sociale au sens propre du terme.

§  Nous terminerons ce premier tour d’horizon en montrant comment Robert Castel (Chapitre 3) intègre ces deux derniers siècles d’histoire dans une histoire bien plus longue dans laquelle on peut repérer la mise en place des prémices de cette question (sociales) et de ces politiques (sociales). On remontera ainsi jusqu’à la fin du moyen-âge pour repérer les premiers moments de ce que Castel appelle les métamorphoses de la question sociale.

-       Au semestre 2 (ESRM), on entrera alors dans une description plus fine et plus détaillée de cette histoire, dans le but de repérer les principales étapes historiques de la construction de l’État Social — et donc de la question sociale et des politiques sociales qui ont tenté d’y répondre. La connaissance de ces étapes permettra notamment d’étudier alors la question de la compatibilité plus ou moins grande de l’État Social (et des politiques sociales qu’il met en œuvre) avec les nécessités du mode de régulation macroéconomique en vigueur — la réponse étant naturellement différente selon les époques où l’on considère cette question.

 

Cet enseignement vise finalement à permettre aux étudiants d’acquérir la culture et le recul indispensables à une bonne compréhension des situations et des transformations actuellement en cours dans le champ des politiques sociales en France, en Europe occidentale et dans l'ensemble des pays développés.

 

Il procèdera d’une sorte de sociologie historique des politiques sociales et de leur construction progressive (sociogenèse).

-       Son contenu sera étroitement articulé à l’historique de l’État moderne — de la sortie de la féodalité à la mise en place d'un véritable « État Social » (le mal nommé « État Providence ») au XXe siècle, jusqu'à sa remise en cause et/ou sa redéfinition lors du « tournant néolibéral » à partir des années 1980.

-       Il visera à saisir conjointement les différentes théories et modèles de l’intervention publique, les principaux systèmes de protection sociale en Occident et les pratiques et usages des politiques sociales notamment dans les domaines des relations du travail, de la santé, de la vieillesse, de l’éducation — et plus généralement de l'aide, de l'action et de la protection sociales.

-       Pour ce faire, nous utiliserons abondamment des éléments relevant de l’histoire sociale (et de l’histoire des idées sociales), de l’histoire économique (et de l’histoire des idées économiques), et également de l’histoire politique (et bien sûr de l’histoire des idées politiques)…